Alexandrie, Alexandra …Alors que les tubes des années 80 continuent de faire danser les foules en 2017, le management des années 80 continue de s’accrocher à ses vieux réflexes de contrôle des individus.

Comment les dinosaures créent des robots

La croyance selon laquelle le processus-miracle mène à une entreprise hyper-performante est tenace.

L’approche archaïque « planifier-exécuter » suivant une hiérarchie verticale, largement utilisée dans les grandes structures, impose sa vision à toute la base de la pyramide. Or, lorsque l’on demande à des humains d’exécuter et d’obéir, la plupart s’y conforment, mais s’éteignent émotionnellement. C’est de cette façon que les dinosaures créent des humains robotoïdes…

A cette même époque est né le micro-managerosaurus, caractérisé par un important besoin de contrôle, se mêlant constamment de la vie et des décisions de son équipe avec la volonté que les choses se déroulent selon sa vision propre. L’étude plus approfondie de cette espèce a révélé que ses enfants se mettent à marcher plus tard que les autres. ;-))

Sclérose et stretching

Lorsque vous congelez de l’eau, les molécules se figent. Elles sont parfaitement organisées et forment même des cristaux d’une grande beauté. Le système est stable mais peu capable de souplesse, ne serait-ce que pour s’adapter à son environnement.

Il est en va de même pour les systèmes à une plus grande échelle.

Micro-managerosaurus, humains robotoïdes, processus … Les entreprises-dinosaures entrainent un manque de souplesse et d’adaptabilité à leur milieu. Pire, elles génèrent inertie, désengagement et laissent la place à des comportements toxiques, à l’ultra-contrôle, à la méfiance ou aux jeux psychologiques (et politiques). Certains y travaillent pour leur intérêt personnel plutôt que pour l’intérêt collectif. Dans de telles organisations, un manager peut tout-à-fait envoyer ses équipes suivre une formation en leadership ou intelligence collective (peut-être même avec COHERENCE ;) ) et dans le même temps poser des actes qui vont à l’inverse de ce que ses collaborateurs entendent dans ces mêmes formations. L’exemplarité n’est pas toujours de mise.

L’intelligence émotionnelle et la maturité relationnelle ont montré leur puissance en termes de performance.

Cerveau collectif : l’ère du CO

Ces dernières années, les découvertes en neurosciences et en psychologie positive ont montré combien le management avait à gagner à se laisser inspirer par une bonne connaissance de la nature humaine. La pensée managériale a 30 ans de retard sur ces découvertes. L’intelligence émotionnelle et la maturité relationnelle ont montré leur puissance en termes de performance, de bien-être et de stimulation du cerveau collectif.

A contrario, l’entreprise-dinosaure empêche le cerveau collectif de s’éveiller, de profiter de cette bouffée d’oxygène que procure l’intelligence collective.

Avec l’Internet, les employés ont accès à des ressources intellectuelles quasi-infinies. Ils sont de plus en plus conscients de l'écosystème de l'entreprise, se forment à des approches de développements personnels et psychologiques. Il n'est pas rare de trouver des employés plus qualifiés techniquement que leurs managers. La perte de pouvoir fait peur et certains s'y accrochent désespéremment, résistant au mouvement de fond en cours.

Pourtant l’ère du partage des responsabilités, de la co-création, de la co-construction et de l’intelligence collective s’installe peu à peu, amenant le management des années 80 et 90 sur la voie de la disparition.

Les nouveaux managers donnent une âme à leurs équipes.

L’émergence de la nouvelle espèce : les managers sapiens

Ces nouveaux managers sont d’abord des « animateurs » (donnant une âme) de leur équipe.

Leur rôle, à l’évidence multiple et parfois complexe, consiste surtout à prendre soin des personnes qu’ils encadrent, à co-créer la vision d’équipe avec eux, à renforcer leur pleine confiance en elle-même, dans l’équipe et dans l’organisation. En résumé, le job des CO-leaders consiste à inspirer une vision sage, positive et performante tout en éveillant la grandeur et l’enthousiasme des personnes avec lesquelles ils travaillent. Utopique ? Pas vraiment !

Plan A COHERENCE

Faut-il sauver les dinosaures ou les laisser mourir? L’évolution du monde du travail nous donnera la réponse.

La qualité des relations interpersonnelles devient un axe stratégique majeur (ne nous croyez pas sur parole, expérimentez-le). Et dans ce mouvement de vie, les entreprises qui transformeront leur culture, et donc leur management, surperformeront rapidement leurs consœurs du même secteur.

Et vous, qu'allez-vous faire pour améliorer la qualité des relations inter-personnelles ?

 

Article co-écrit par les membres de la plate-forme COHERENCE.life

Sylvie TimmersFiora TheismannFrédéric TheismannAlexia DorczynskiCorinne DieboldJacques BouvyBrigitte Annet.

 

Quelques ressources pour approfondir

La Faillite de la pensée managériale Lost in management, vol. 2 François Dupuy

Reinventing Organizations, vers des communautés de travail inspirées, Frederic Laloux

Peak, How great companies get their mojo from Maslow, Chip Conley (une nouvelle édition augmentée est disponible actuellement)

Les clés du futur : Réinventer ensemble la société, l’économie et la science, Jean Staune, Ed. PLON